Une nouvelle carrière de sable au Grand-Auverné !
Une nouvelle entreprise au Grand-Auverné !
La Société d’Exploitation du Grand-Auverné . Une entreprise qui devrai sentir bon le local avec un nom pareil ! Même si le concept d’exploiter au nom d’un village reste douteux …
Et bien non elle est enregistrée à la chambre du commerce de Laval et est domiciliée à Voutré : Pour ceux qui ont l’opportunité de visiter cette contrée rurale Mayennaise, il s’agit du berceau de l’empire Carrières de l’Ouest qui a défiguré la partie Est de cette commune de moins de mille habitants. Nous saluons la nomination du président des Carrières de l’Ouest: Mr DUPUY D’ANGEAC qui a été élu président de la région ouest de l’UNICEM – Union Nationale des Industries des Carrières Et des Matériaux.
Et pour finir, le tout est chaperonné par la société BASALTES dont l’activité principale est la prise de participation dans toutes sociétés liées à l’exploitation de carrières de toute roche et à la fabrication de matériaux de construction, bref des financiers à la stratégie court-termistes.
SOUS LA PRAIRIE = LA PLAGE
Le sous-sol du secteur sud de la commune Grand-Auverné a une géologie toute particulière car il existe un épais filon de sable datant du pliocène. Cette ressource locale est bien connue chez les carriers. LAFARGE est déjà passé par là, avec une remise en état des lieux non conforme …
En 2007, ce sont deux demandes de création de carrière : Lafarge et Brangeon tentent la conquête en même temps et dans la même zone : au lieu-dit « les Commun ». L’endroit est un bocage semi-ouvert avec des parcelles agricoles dédiées à la culture céréalière et aux prairies situé en bordure de la forêt d’Ancenis.
C’est donc un nouveau candidat : Société d’Exploitation du Grand-Auverné, qui tente sa chance, achète discrètement une parcelle agricole et les maisons du lieu-dit « les HUTTES »qui seront impactés directement par le trafic routier. Le dossier est alors constitué .L’enquête publique s’est déroulé fin 2022. La préfecture approuve le projet le 18 décembre 2023.
LE PROJET DE LA CARRIERE DES COMMUNS
FONCTIONNEMENT DES SABLIÈRES :
L’extraction de sable nécessite la participation d’une nappe phréatique qui remonte dans une première excavation. Le gisement est alors exploitable par succion subaquatique : une pompe vient aspirer le sable et l’eau tout en provoquant l’affaissement des bords et donc l’extension de la sablière. Le sable prélevé est alors rincé pour retirer les impuretés qui sont appelées « stériles ».
A la fin de l’opération, le sable est transporté vers les sites de production, principalement pour la fabrication du béton.
La Société d’Exploitation du Grand-Auverné prévoit un site de 56 ha soit l’équivalent du Futuroscope ! La profondeur d’extraction sera de 25 mètres. La quantité estimée sera de 250000 à 300000 tonnes par an avec pour objectif d’aider à bétonner les agglomérations de Nantes, Angers et Rennes. La ronde des routiers serait d’un camion toutes les 8 minutes sur des chemins communaux plutôt étroits avant de se ventiler vers les métropoles en passant par nos villages voisins : la Meilleraye-de-Bretagne, Riaillé et Joué-sur-Erdre. Le contrat est prévu pour 30 ans soit en 2053
ANALYSE DES BESOINS ?
La Société d’Exploitation du Grand-Auverné se cache derrière le secret des affaires, loi datant de 2018 : l’imparable autoritarisme libéral ! Cependant il s’appuie sur des rapports du BRGM, bureau recherche géologique et minière, également de 2018 pour légitimer son projet. Mais entre temps le gouvernement a acté la loi Zéro Artificialisation Nette ayant pour objectif de réduire par deux la consommation d’espace naturel à urbaniser. Le Grand-Auverné n’est pas un cas isolé, les demandes de créations et d’expansions de carrières sont multiples dans le secteur : Saint-Sulpice, Soudan et s’ajoutent a celles déjà existante : Teillé, Virtz, Vay .Sans oublier tout les sites présents dans l’ouest : 7000 ha, c’est l’emprise foncière des carrières en activité dans les pays de la Loire.
A qui profite le massacre ?
Les bénéficiaires de ce projet sont en premier lieu les actionnaires du groupe BASALTES, accompagnés par les autres acteurs de l’industrie du béton qui se tirent la plus grosse part du gâteau. En seconde position, les propriétaires terriens se partagent le magot par le biais de contrat de fortage. Parmi les petits propriétaires qui cultivent leurs parcelles, se trouve un drôle d’intrus… le genre à partir à la chasse plutôt que de conduire le tracteur à la fraîche, et oui : monsieur Aymeric DE DURFORT CIVRAC DE LORGE sort de son bois .il empochera une belle somme car la carrière se trouve en majorité sur ses nobles terres. Les contrats de fortages représentent 600 000 euros à l’hectare … La commune du Grand-Auverné recevra des indemnités à hauteur de 30 000 euro à l’année et le bonus de quelques brouettes de sable. Et pour finir l’agriculture locale, massivement des éleveurs bovins, sera arrosée de compensations négociées par la chambre d’agriculture.
Pour quelles conséquences ?
L’ouverture de la carrière nécessite l’arrachage d’arbres et de haies ayant pour rôle de refuge à la biodiversité. La diversité des oiseaux se restreint, les insectes subissent une véritable hécatombe. Planter de nouvelles haies ne sera pas suffisant pour compenser les abattages. Les végétaux doivent être matures pour assurer leur fonction biologique.
Les ressources en eau seront modifiées de manière irréversible. Selon le carrier et ses cabinets d’études, le réseau hydrique ne sera que faiblement influencé par la remontée de nappe nécessaire à l’extraction du sable. Le dossier estime tout de même un volume d’évaporation annuelle de 64 000 m3 en fin de projet !
Le trafic routier sera accru par le passage de camions. Selon le dossier, les camions poids lourds ne devraient pas emprunter la RD 14, axe Grand-Auverné/Riallié, mais par un trou de souris qui est la route communal qui mène au hameau des Huttes. Or ni la société d’exploitation du Grand-Auverné, ni le groupe carrière de l’ouest ne possèdent de camions ! Ils s’appuient sur un « réseau de transport expérimentés »…. Bref de la sous-traitance dont on ne sait pas si ils auront la rigueur de respecter le protocole routier.
Les riverains seront impactés par les bruits d’exploitations, le passage des camions, la baisse du niveau des puis. Cet ensemble de désagréments risque d’entrainer des dévaluations immobilières et foncières préjudiciables sur le sud de la commune.
Municipalité complice
Le projet est piloté discrètement sans communication ni consultation de la population. Lors des élections municipales de 2020, l’équipe en place n’a pas évoqué ce projet alors qu’il était déjà dans les tuyaux. Mais quelle surprise fut de constater que même au sein du conseil municipal le sujet n’était pas unanime, si bien que le vote en faveur du projet de sablière est de :
3 votes pour, “le tiercé gagnant” ; 8 abstentions et 1 vote contre.
Le projet est tellement sous les radars qu’il n’a jamais figuré sur le site internet de la mairie !